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Je me laisse pas faire !

Harcèlement scolaire

Le matin, au levé.

Les vêtements sur le chauffage.

Ils sont chauds comme j’aime avant de m’habiller.

C’est la présence de ma mère alors qu’elle est déjà partie au travail depuis longtemps.

On déjeune. On se prépare et je me sens protégé par mes vêtements chauds.

Le regard de mon père que j’aime. Lui aussi ira affronter ses violences. Ça me semble normal.

La vie est comme ça pour nous tous. Je dois le quitter pour aller affronter les violences extérieures.

L’école est à côté de chez moi. Je fais en sorte d’être à l’heure.

Je dois absolument éviter certains passages, moments, personnes et être à l’heure devant la classe.

Tout simplement pour me protéger.

harcelement_scoalire

Ce matin, en traversant la cour, je vois le regard d’Éric.

Yohan est à côté. Yohan est plus flottant, plus ou moins influent.

Pas toujours dans son groupe.

Ce n’est pas comme Éric, qui lui est l’ennemi.

Les cours, je ne m’en souviens plus.

Même mon ami de l’époque.

Il était absent pendant les périodes difficiles.

Ce matin, pendant un cours, je regarde mon genou droit.

Contrairement à mon genou gauche et mes coudes, il n’a pas de croûtes.

Il est tout propre. C’est rare.

J’ai envie qu’il reste ainsi, j’ai envie de le préserver.

Pause méridienne.

Éric veut de l’argent. Cela fait plusieurs mois qu’il me le réclame.

Je n’en ai pas, je ne lui en ai jamais donné.

Le seul moyen de m’échapper c’est la bagarre… que je ne gagne jamais ou bien la fuite.

J’étais un bon coureur, mais je n’aimais pas fuir.

Je le vois s’approcher. Sauf que cette fois-ci, il a ramené plus de monde.

Pourquoi avait-il ramené autant de monde ?

Ça arrive parfois. Peu importe.

Ils s’approchent vite et je commence à zigzaguer entre eux.

Je me défends, je cogne, un par un…

À ma grande surprise, c’est moi qui gagne.

Je venais de comprendre que j’avais gagné en force.

J’avais grandi. C’était grisant. C’était intense.

Fin de l’école, je suis devant la grille de sortie.

Je me sens fier. Mon torse est gonflé.

Mes parents ne sont pas là, je suis à côté.

Je regarde les autres enfants qui partent avec leurs mères, leurs pères ou les deux.

Aujourd’hui, je ne suis plus une victime et j’ai envie de le dire.

Je croise une maman et lui dis «  tout à l’heure, j’ai cassé la figure à 20 garçons ! »

Elle écarquille les yeux, me regarde comme si ce que j’avais fait était mal, honteux.

Parce que j’ai fait mal.

À ce moment cette grande fierté s’est transformée en humiliation.

Pour moi, où la violence était normalisée, où je ressens pour la première depuis des jours et des mois, de la fierté de réussir à me

défendre, de ne plus être la victime….

Son regard vient d’assombrir mon cœur de honte.

Je décide de ne plus jamais rien dire.

Ni à mes parents, ni à mes sœurs, ni à mon ami…, ni à personne.

La honte, je la garde pour moi.

Être fier seulement pour moi, pas pour les autres.

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Moqueries, injures, violences physiques ou verbales à répétition sont une source évidente de stress.

Le témoignage de ce garçon aujourd’hui adulte n’est malheureusement pas isolé.

Les cours d’école peuvent s’avérer être un endroit extrêmement difficile pour un certain nombre d’enfants.

Les services publics prennent très au sérieux ces évènements.

D’ailleurs, la loi punit le harcèlement scolaire, mais aussi les violences scolaires et la provocation au suicide.

Vous trouverez tous les renseignements nécessaires via ce lien.

Mais avant d’en arriver au pire, il y a des choses à dire, à faire et à entreprendre avec son enfant.

Quoi dire à son enfant ?

Un enfant, pour des tas de raisons, comme vous avez pu le lire dans le témoignage, peut ne pas vouloir parler par peur de la

réaction de ses oppresseurs, mais également des adultes (équipe pédagogique) ou bien de ses parents.

Que ces derniers le grondent ou qu’ils ne le croient pas, tout simplement. Il peut se sentir coupable de ne pas agir, etc.

Il me semble que la première chose à dire à son enfant face à ses difficultés rencontrées à l’école est qu’il n’est pas responsable.

Être coopérant face à sa détresse et lui rappeler que ce n’est pas normal.

Il est important d’encourager votre enfant à ne pas s’enferme dans le silence et de s’isoler.

Tout ce qui n’est pas dit devient un non-dit.

J’ai fait un article qui explique le processus du stress.

Quoi faire avec son enfant ?

Il semble également normal que l’établissement soit au courant.

L’équipe pédagogique gère tous les jours des phénomènes d’harcèlement dans la cour de récréation.

Ces évènements sont la plupart du temps sans grande conséquence sur la vie de votre bambin.

Le fait de les alerter permet une vigilance ainsi qu’une alliance.

De plus, elle peut être vécue de diverses manières par l’enfant : peur des représailles, il n’a plus d’amis parce qu’il a dénoncé, etc.

L’important est de dire que ce n’est pas normal et de stopper cette escalade.

Attention à ne pas vouloir régler les problèmes sans un tiers et aller voir directement les parents des harceleurs.

Quand nous sommes impliqués dans un conflit, et en particulier quand cela concerne notre enfant, il est préférable d’avoir un médiateur.

L’établissement peut jouer ce rôle.

Qu’est-ce que je peux entreprendre avec mon enfant ?

Cela peut être opportun d’emmener son enfant voir un psychologue, un thérapeute ou un neurotraineur.

Par contre, il est nécessaire que cela soit le bon moment.

La première personne qui peut répondre à cette question est votre enfant.

J’accompagne des enfants qui ont été victimes de divers harcèlements.

Parfois, les enfants n’ont rien à dire lorsque l’incident est trop proche même si le corps parle (colère, agitation excessive, mal de ventre, terreurs nocturnes, etc.)

Certains en ont besoin et d’autres en auront besoin plus tard.

Un enfant peut retrouver l’estime de soi à travers plusieurs activités comme le théâtre, la musique, le sport…

Antonio Damasio dans « L’erreur de Descartes » souligne que les émotions ont une place centrale dans plusieurs phénomènes et en particulier sur le développement psychique.

Comprendre et exprimer ses émotions permet une meilleur gestion du stress. Les enfants réagissent très bien au thérapies brèves.

Merci à celui qui m’a confié ce témoignage.

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